J’ai peur de nager dans les lacs.
Ça l’air qu’on appelle ça la thalassophobie. Je finis toujours par aller me baigner pareil.. Mais ô que c’est souffrant!
La peur qu’un danger quelconque me guette pour mieux m’emmener dans les profondeurs (sérieux check le vidéo… ouffff)
Je suis terrorisée qu’un requin, un monstre marin ou une créature encore inconnue des scientifiques aujourd’hui, saute sur moi au moment où je mets le pied dans l’eau.
Je le sais, c’est impossible.
Mais j’ai peur pareil..
Et là, on parle pas d’une tite phobie là.
Nenon.
On parle de fréquence cardiaque dans le tapis, sueur, mains moites, à la limite de la panique. Je suis paralysée. C’est pas des jokes.
Ça vient-tu des films Jaws que j’ai regardé ado, 18 fois chacun (y en a 4 quand même!)?
Maybe.
Ou des autres 26 films sur les bibittes marines qui mangent le monde que j’ai binge watché parce que j’adorais avoir peur, plus jeune? (Parce que là j’avoue, c’est plus dans mes activités préférées).
Maybe.
Ou encore, ça pourrait venir de mon addiction au storytelling, à toutes les histoires que j’aime me faire raconter, les histoires de pêcheurs que je savoure?
Maybe.
La thalassophobie: Une peur qui ne se déconstruit pas. Pantoute.
Mon am (amoureux), mes enfants, mes amis, mes frères, toi, ont tous essayé de déconstruire ma peur des eaux profondes:
Tu te feras pas mal, c’est pas profond.
Y a pas d’algues ni de poissons (parce que je pousse un cri de mort si y a une de ces choses qui me frôlent les jambes).
T’es plus grosse et imposante qu’un ti poisson, il te croquera pas. (Les piranhas croquent!)
Blablabla.
Peu importe, c’est une peur irrationnelle, pas rapport, démesurée et bien réelle.
Tu as beau me donner toutes les raisons logiques qu’il ne m’arrivera rien, la peur me gruge les entrailles.
Toutes les fois que j’arrive sur le bord d’un quai, même si je m’y suis baignée la veille, y a une heure, j’ai peur.
Même si on voit le fond, qu’il y a pas d’algues, de poissons, de sangsues, j’ai peur.
I know all that. J’ai peur pareil.
Y a 2 semaines, j’ai les orteils dans le vide, prête à sauter en bas du quai,
dans l’eau magnifique où milles diamants brillent.
Mon am m’encourage (Il rit pas de moi, me décourage pas, me juge pas. Je suis chanceuse, je le sais).
Je suis paralysée par la peur de la bibitte marine mystère.
Mais je VEUX y aller.
Il fait chaud. J’ai chaud.
Pis je DÉTESTE être paralysée par mes peurs. F…ck que j’haïs ça.
Parce qu’en plus, 92% du temps, c’est ben moins pire que je pensais.
Pis je suis fière de moi en ta.
(Ça te booste une confiance en soi solide quand tu oses faire quelque chose qui te faisait peur en ta, c’pas un secret!).
De retour sur le bord du quai.
Mes pensées se chicanent:
“Un monstre va surgir des profondeurs et je mourrai littéralement de peur avant de mourir entre ses dents”
“Envoye donc, t’es capable. C’est juste un lac. Pis tu vas le regretter si tu chokes en plus de te claquer un coup de chaleur en vacances”
“Une magnifique libellule bleu-vert atterrit sur le quai.
Pis là me vient une bulle au cerveau que je dis bien sûr tout haut à mon am (il est habitué!):
“What if que pour régler un problème irrationnel, mettons une thalassophobie, ça prend une solution irrationnelle?”
Tous les monstres et créatures ont leur faiblesse, c’est connu. Comme les requins avec leurs yeux sensibles ou le dino xyz dans le trou entre sa carapace et le petit mou derrière l’oreille.
J’invente su’l fly:
“Savais-tu que les créatures sont terrorisées par les libellules? Comme les créatures de la forêt le sont du feu?”
Mon am me regarde avec les yeux vides: “What?”
3 secondes plus tard, je suis dans le lac.
J’étais safe. Y avait même une autre libellule qui s’était pointé entre temps.
Yo, ça faisait 10 minutes que je niaisais sur le quai, terrorifiée (c’est mon boy qui a inventé le mot, c’est cool hein?) de sauter dans un abysse et y disparaître à jamais.
Vive les libellules!
Chow bye la thalassophobie! (Ben hâte de voir si ça va marcher la prochaine fois…..)
Ok, belle histoire, mais c’est quoi le rapport??
Que la créativité, c’est pas juste pour innover ou trouver des idées de jeux à tes jeunes qui tournent en rond ou se liquifient devant leurs écrans depuis 4 heures.
Pis que la créativité, c’est pas une switch ON/OFF. Faut la cultiver, en prendre soins et l’exercer dans pleins de contextes.
Peut-être que pour faire imploser ta peur irrationnelle, tu as besoin d’une solution irrationnelle et enfin réaliser ce que tu as envie de faire?
Peut-être que la créativité pis le storytelling servent pas juste dans la job?
Ou peut-être que c’est en la pratiquant aussi dans notre vie perso qu’on développe des réflexes créatifs audacieux?
(Peut-être que c’était pas si con l’idée d’inventer des armes magiques pour mes boyz qui avaient des cauchemars plus jeunes?)
Essaye donc, yink pour voir?
EDIT 1: J’ai pas encore trouvé de solution magique à ma peur irrationnelle exagérée surdimensionnée des mulots/souris.
Si jamais t’as des idées, lâche toi lousse ici!
EDIT 2: J’ai même pas été capable de mettre une photo de souris tellement j’avais des frissons jusqu’en dessous des ongles d’orteils!!
Je me suis fait peur moi-même avec mon board pleins d’inspirations pour crinquer ma thalassophobie!
Crédit Image principale: Film “The Meg”